Remplacement du chauffage: mieux vaut s’y prendre à l’avance!

Tous les bâtiments devront être chauffés à l’énergie renouvelable d’ici 2050. Cela signifie qu’il faut remplacer environ 40 000 chauffages au mazout, au gaz et électriques directs chaque année. Pour y arriver, les acteurs du marché sont donc fortement sollicités.

Une transition plus rapide exige plus de personnel qualifié
D’année en année, de plus en plus de chauffages à énergie fossile sont remplacés par des systèmes fonctionnant aux énergies renouvelables. Selon une enquête de l’Association suisse des techniques de chauffage, d’aération et de climatisation (ImmoClimat Suisse), en 2022, le nombre de nouveaux systèmes de chauffage à énergie fossile installés a diminué de plus d’un tiers par rapport à l’année précédente, alors que près d’un quart de pompes à chaleur supplémentaires ont été installées dans toute la Suisse. La tendance des dernières années se poursuit donc et s’accélère. C’est la raison pour laquelle la Confédération, les cantons et le secteur souhaitent attirer rapidement de nouveaux spécialistes capables de remplacer les chauffages et d’assurer l’entretien des nouveaux systèmes.

Pas facile de trouver des collaborateurs
Attirer de nouveaux spécialistes n’est pas une mince affaire. Le nombre de postes vacants est actuellement nettement plus élevé que le nombre de personnes à la recherche d’un emploi dans ce domaine. De plus, il n’est pas simple de trouver suffisamment de relève. L’Association suisse et liechtensteinoise de la technique du bâtiment (suissetec) fait le même constat. « Le nombre des collaborateurs est certes stable, mais la demande a fortement augmenté. C’est pourquoi le secteur pourrait faire beaucoup plus s’il disposait de davantage de spécialistes compétents », explique le directeur de l’association, Christoph Schaer. La recherche de personnel qualifié supplémentaire constitue un défi pour les entreprises. De plus, les changements de postes ont lieu en grande partie au sein de la branche. « Les personnes qui changent d’orientation et viennent d’autres filières sont rares », explique Konrad Imbach, directeur d’ImmoClimat Suisse.

Les associations professionnelles et SuisseÉnergie s’engagent pour davantage de spécialistes
En raison de la forte demande, ImmoClimat Suisse et le Groupement professionnel suisse pour les pompes à chaleur ont développé leur offre de formation initiale et continue à différents niveaux. Ainsi, depuis août 2023, un cours de formation sur les pompes à chaleur destiné aux professionnels d’autres filières est proposé chaque mois. Celui-ci s’adresse surtout aux techniciens spécialisés dans le domaine des systèmes de chauffage à énergie fossile souhaitant élargir leur champ de spécialisation en pensant à l’avenir. Suissetec a également décidé de prendre des mesures pour faire face à la forte demande. « Depuis de nombreuses années, notre association mène des campagnes d’image et de promotion de la relève pour convaincre les jeunes des excellentes perspectives offertes par un apprentissage et, tout particulièrement, de l’utilité et de l’importance des métiers de la technique du bâtiment », explique Christoph Schaer. De plus, de nombreux programmes de formation et de perfectionnement sont proposés afin de retenir les professionnels dans ce secteur. Par ailleurs, SuisseÉnergie a lancé en 2021 l’Offensive pour la formation dans le bâtiment en coopération avec diverses associations sectorielles et organismes de formation. Dans ce cadre, 32 mesures doivent permettre d’attirer de nouveaux professionnels. Il s’agit par exemple d’encourager la relève, de développer les compétences par des formations continues appropriés et de veiller à améliorer l’image des différentes professions.

Planifiez suffisamment à l’avance le remplacement de votre chauffage
La forte demande implique pour le client de s’y prendre à l’avance pour planifier le remplacement de son chauffage. « Selon le type d’installation et sa taille, actuellement il faut prévoir entre quatre et six mois pour qu’un professionnel puisse installer le chauffage », explique Konrad Imbach. Les retards de livraison de pompes à chaleur, observés en 2022, ont été compensés par la mise en place de capacités de production supplémentaires, notamment en Allemagne et en Italie, et ne constituent plus vraiment un problème. « Pour l’instant, le goulot d’étranglement se situe plutôt au niveau de la capacité des entreprises d’installation », ajoute Imbach. Il faut aussi tenir compte du fait que l’installation d’un nouveau système de chauffage est plus coûteuse que le remplacement du chauffage par le même système. C’est pourquoi l’expert conseille de s’y prendre suffisamment à l’avance pour planifier l’assainissement du chauffage et, de préférence, de passer d’abord par la case du conseil incitatif « chauffez renouvelable ».

Le conseil incitatif «chauffez renouvelable» est gratuit pour le remplacement d’une installation de production de chaleur de plus de 10 ans et servant de chauffage principal pour le chauffage des locaux – indépendamment de la catégorie de bâtiment et de la source d’énergie de l’ancien générateur de chaleur. Le/la prestataire de conseil incitatif visite le bâtiment et conseille sur place toutes les possibilités de remplacement du chauffage. Cette démarche facilite le choix du système de chauffage à énergie renouvelable le mieux adapté à l’immeuble et permet de planifier son remplacement à l’avance.